P comme Playa
Si l’Océan appelle des images de falaises, de côtes déchiquetées, d’à pics, de roches et de déferlantes tumultueuses, si ces images ne sont pas que des leurres, il faut également intégrer dans le tableau les innombrables plages qui émaillent toute la côte Atlantique de l’Espagne. Petites criques désertes, larges bancs de sable où les rouleaux déferlent, anses aux contours parfaitement arrondis, sites cachés qui ne se découvrent qu’à marée basse, longs cordons dunaires, curiosités géologiques, plages urbaines qui insèrent la nature dans la ville, lieux dénudés et battus par les vents, secteurs à l’ombre de forêts d’eucalyptus, plages de gros galets roulés par la houle … il y en a pour tous les goûts.
Chacune exhibant sa particularité, son caractère, sa singularité. En commun, elles partagent leurs intérêts pour le naturel. Elles sont propres, et même quand elles se remplissent de vacanciers, les parasols et autres chaises longues se font rares. Les plages atlantiques sont à mille lieux de leurs semblables méditerranéennes. Ici, c’est le plus souvent la quiétude qui règne, et même sur l’eau, il est exceptionnel de voir yachts, bateaux de croisière, jet skis, pédalos et autres engins navigables même identifiés ; quelques surfs, voire des kites, et un ou deux baigneurs qui défient la température de l’eau.
Alors, oui, sans aucun doute, on peut faire de ces régions une destination plage. Des plages à vivre plus qu’à se prélasser. D’ailleurs, les marées viennent souvent vous signaler qu’il est l’heure de bouger, l’immobilisme ne se conjugue pas avec l’Océan.
S’il ne fallait en ressortir qu’une seule, ce serait la Playa de Catedrales, sur la mer Cantabrique. Site extraordinaire qui mérite à lui seul le déplacement. Nous l’avons visité au terme de notre périple espagnol, et les enfants, surexcités par la magie du lieu, ont dit un émouvant « merci papa de nous avoir emmené ici ».