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Abécédaire de l'Espagne Atlantique
19 mai 2016

P comme Picos de Europa

Picos, d’accord ! Il est facile de deviner pourquoi on nomme ainsi ce massif montagneux. Mais que vient faire l’Europe dans cette appellation ? Bien, il faut se mettre à la place des anciens navigateurs transatlantiques. Ils passaient quelques longues journées sur l’océan avec pour seul horizon la crête des vagues, et voilà, que surgissaient au loin, des cimes, parfois enneigées. C’était la promesse du retour sur le vieux continent, sur l’Europa. Le retour au bercail.
A moins de 40km (par la route) de l’Océan, ce massif calcaire imposant offre un paysage montagnard de toute beauté et d’une grande variété. Culminant à 2648m à Torre Cerredo, les Picos sont à cheval sur les provinces de Léon au sud et des Asturies et Cantabrie au nord. Cet espace naturel est particulièrement bien préservé, vous ne trouverez aucune station de ski dans le massif. Il faut dire que les Picos se méritent. Une seule route permet d’en faire le tour en voiture, s’incrustant dans le massif le long de cours d’eau qui ont taillé la roche pour en faire de somptueuses gorges, escaladant divers cols de haute montagne : le Puerto de Ponton (1280m), le Puerto de Panderruedas (1450m), le Puerto de Pandetrave (1562m) et le Puerto de San Glorio (1609m). La balade est un peu longue, au moins cinq heures de route, mais elle offre un beau tour d’horizon. Et dire que le massif se traverse en seulement trois heures à pieds, en suivant le majestueux défilé du Cares. Toujours est-il, que cette escapade à quatre roues, permet d’observer les différentes facettes des Picos et sa variété de paysages. Du côté Léon, par exemple, en remontant le Puerto de San Glorio, on est très loin des falaises blanches du Naranjo de Bulnes. Ce sont des roches de granit déchiquetées, sombres, avec des teintes virant parfois sur le rouge qui surprennent le voyageur et lui font penser à des Sierras méridionales. Et puis, quelques kilomètres plus haut, les alpages ont pris la place des à pics et déroulent leur vert tendre sous les sabots des vaches. On peut plonger alors dans des denses forêts mixtes où feuillus et conifères se partagent l’espace. On enfile les Desfiladeros, les Gargantas, comme des perles. Tous plus impressionnant les uns que les autres, tous plus profonds, plus étroits, plus vertigineux que le précédent.

 

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Ce qui surprend peut-être le plus dans les Picos, c’est cette sensation de haute-montagne même quand l’altimètre ne s’emballe pas. Au camping de Arenas de Cabrales, par exemple, les 100m affichés semblent bien dérisoire au regard du paysage environnant. On pourrait jurer d’être dix fois plus haut. Idem, tout au long du Cares ou à Bulnes, où nous ne dépassons jamais les 500m. Et que dire des Lacs de Covadonga, qui sur leur plateau à 1000m semblent flotter dans des alpages alpins.

 

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Bien entendu, il n’y a pas de meilleur moyen que de chausser ses brodequins pour explorer le cœur des Picos. Si avec les enfants, il est difficile d’envisager une traversée de quelques jours  avec nuitée en refuge – du moins avec les nôtres – nous avons tout de même fait trois balades : la montée à Bulnes, le tour du plateau des lacs de Covadonga, et une partie de la fameuse Route de Cares (dont je parlerai plus tard). Assez en tout cas, pour donner naissance à une belle frustration chez papa/maman qui ont décidé de revenir rapidement dans les parages.
Pour ne rien gâcher, les villages ne sont pas moches. Ils ne sont pas tous extraordinaires non plus, il faut bien l’admettre, mais ils recèlent souvent quelques petites pépites d’architecture traditionnelle. De manière générale, et sans surprise, plus ils se trouvent isolés, et plus leur charme ancestral opère. Quand le bois et la pierre se marient, les noces sont souvent gracieuses. Cain, aux portes du Cares, ou bien Sotres qui a fait l’objet d’une superbe balade à vélo, en font partie.

 

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On ne saurait être complet en parlant des Picos si on ne disait mot sur l’élément culturel de la région. J’ai déjà parlé de Covadonga, des Sarazins et de la Reconquista, mais il existe aussi un pèlerinage important dans les montagnes cantabriques, pensez-donc, il s’agit même du 4ème lieu saint de la chrétienté – même pour Dieu, il faut un classement – après Jérusalem, Rome et Saint Jacques. Et ceci, parce qu’au VIII° s, des chrétiens y ont planqué un gros morceau de bois qui devrait être, d’après la légende un morceau de  la vraie croix, celle-là même où Jésus… Bien que nous aurions pu obtenir l’indulgence pour nos péchés – en nous présentant devant la relique – nous avons préféré les garder pour nous. Nous ferons les comptes avec Saint-Pierre directement.

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