P comme Pays Basque
Nous n’avons en réalité fait qu’effleurer cette région, pardon, ce pays. Il mérite sans aucun doute un voyage consacré, sans faire fi de la frontière qui le sépare entre deux autres entités nationales. Côté espagnol, nous n’avons fait que le traverser sur l’autoroute A 8. Elle laisse parfois entrevoir de belles promesses et souvent est bordée par ce qui se fait de plus laid autour de ces grands axes routiers – comme partout ailleurs au monde. Tant pis donc pour Bilbao et le Guggenheim – au grand regret de Sophie, tant pis pour la conche de San Sebastien, tant pis pour les paysages boisés, les ports de pêches authentiques, les falaises de flysch et les pintxos, ces petites tapas fixées par un bâtonnet et qui sont paraît-il parmi les meilleures d’Espagne.
Par contre, nous sommes restés quelques jours côté français, à Bidart, entre Biarritz et Saint Jean de Luz, où nous avons retrouvé nos amis Pierre-Yves et Laurence et leurs enfants, Maël et Léna. Malgré un ciel un peu sombre, le Pays Basque m’ait apparu lumineux avec ses superbes maisons bardées de bois rouges et tirées à quatre épingles. Les villages, comme Ahetze, Espelette, Ainhoa, Sare, Ascain ou Saint-Pée-sur-Nivelle rivalisent de beauté dans leur écrin de verdure. Les petites routes serpentent entre les collines, gravissant quelques cols de basse altitude, parfait pour des randonnées à vélo.
Sur les contreforts des Pyrénées, le petit chemin de fer à crémaillère de la Rhune est pris d’assaut par les touristes. Nous remplaçons la balade sur les rails par une promenade sur les crêtes, derrière le col d’Ibardin, sorte de duty-free à cheval entre France et Espagne. Comme les consommateurs, nous posons nos pieds tantôt en France, tantôt en Espagne, sur cette épaule pyrénéennes, suivant les anciennes bornes frontières. Le paysage est sublime, entre mer et montagne. Et puis, il y a les Pottoks, ces petits poneys ancestraux (ils datent du paléolithique), très robustes, qui s’enracinent sur leurs pattes, insensibles aux rafales de vent qui nous empêchent d’avancer, nous, pauvres bipèdes.
Le petit détour sur la plage de Bidart est des plus sympathiques. D’abord, la température de l’eau est agréable, après plus d’un mois dans l’océan d’Espagne, elle nous paraît carrément chaude. Une histoire de courant sans doute. Et puis, ses rouleaux sont impressionnants. On se fait secouer sévère - enfin surtout moi – avec le body-board. Le Pays Basque est donc une histoire de crête, et une fois sur celle des vagues, il suffit de se laisser entraîner par la déferlante…