Jamais sans mon bike, telle pourrait être ma devise en voyage. Sauf que cette année, j’ai innové, j’en ai embarqué deux, route et VTT. Alors, j’ai un peu alterné les sorties. Avec le père, nous avons fait un petit tour dans le désert des Bardenas, 15km assez facile mais de toute beauté dans ce décor féerique. Un véritable petit paradis pour explorer à vélo.
Sur la côte Cantabre et Asturienne, une trentaine de kilomètre de balade côtière, sur de larges chemins à partager avec les pèlerins de St-Jacques, dégageant des vues magnifiques sur les falaises, naviguant au creux des landes ou de forêts d’eucalyptus, remontant le long de lignes de crêtes au-dessus de Llanes.
J’ai enfourché le vélo de route d’Oyambre jusqu’à Santillana del Mar, sur la route en corniche. Une montagne russe qui coupe les pattes, fait jouer du dérailleur et permet rarement de prendre son rythme de croisière. Pour revenir au camping, il a fallu grimper à plus de 300m par-dessus les collines du côté de Cabezon de la Sal où je me suis fait humilier à la pédale par un gars en VTT.
Un aller-retour à Sotres dans les Picos. Une montée de 15km en deux paliers pour atteindre ce magnifique village à plus de 100m d’altitude, ceint par les sommets calcaires de ce beau massif. Une première partie raide, avec des passages à plus de 12%, puis une partie roulante, à flanc de coteau, dans un paysage minéral enchanteur. Enfin, un dernier raidard pour atteindre le village, un kilomètre où la pente avoisinent les 20%. Quelques semaines plus tard, Sotres sera l’arrivée d’une étape de la Vuelta, Comillas-Sotres dominée par « Purito » Rodriguez.
Autre sortie en montagne, du côté de la Luna avec montée au Puerto Ventana à presque 1 600m. Une belle route de montagne, régulière et assez roulante, un vrai plaisir même si le temps était brumeux. En tout cas, avec ses belles routes, la région de la Luna est toute indiquée pour rouler, sans compter les nombreux chemins qui semblent idéaux pour le VTT.
Changement de décor dans le Canon du Sil. Je remplace le route par le VTT. Il existe des boucles tracées, mais je trouve le moyen de me fourvoyer dans un premier temps. Je visite un fabuleux monastère perdue dans les forêts de châtaigniers, mais le sentier que j’emprunte ensuite sur 5 km ne permet guère de rouler. Et même si le fait de surplomber le Sil permet d’avoir des points de vue intéressants, je suis obligé de pousser le vélo et ça m’agace. Ensuite, je trouve un circuit balisé VTT et je peux enfin faire du vélo. Je tournicote autour de Parada del Sil. Les chemins sont superbes, ils s’enfoncent dans ces forêts qui ont un je ne sais quoi de magique avec ces châtaigniers noueux et massifs, certaines portions pavées semblent surgir de l’époque médiévale. Et puis, de temps en temps je tombe sur un panorama au-dessus de ses gorges fantastiques où les terrasses de vignes alimentent le paysage. Sublime.
Nous voici sur la côte sud de Galice, vers Baiona. Juste devant le camping un grand panneau vante les mérites de la Ruta Magica de Oia. Un itinéraire cycliste sur chemin d’une vingtaine de kilomètres. Impossible de ne pas le tenter. Bien m’en a pris, voilà une balade qui combine beauté naturelle et curiosité culturelle. Si la première partie est surtout une approche le long de la côte, le chemin bien balisé épouse ensuite le relief de la montagne et ménage des vues superbes sur l’océan. Il est ponctué tout du long par les sites de pétroglyphes, ces signes ou dessins inscrits dans la pierre par les Celtes. Vers la fin du parcours, il est même possible de piquer une petite tête dans un pittoresque et minuscule lac de rivière alimenté par une cascade. Bucolique à souhait.
Un peu plus au nord, toujours en Galice, toujours sur la côte, me revoilà sur la route pour un tour envisagé en bord de mer puis un retour par les collines. C’était sans compter sur le vent qui m’a littéralement collé au bitume pendant 30 km. C’était sans compter surtout sur la montée du Mirador de Ezaro. Quand je suis arrivé au pied…du mur, j’ai compris. Des petits panneaux indiquent des pourcentages à 30% et d’autres signalent, en passant, le résultat d’une arrivée d’étape de la Vuelta en 2012 avec encore Purito devant Contador et Valverde. Alors, j’ai sagement décidé de refaire la route dans l’autre sens ; avec le vent dans le dos, tout est allé beaucoup plus vite. Après avoir bouclé mes 70 bornes, j’ai été surpris en jetant un œil à l’altimètre, 650m de dénivelé, sans avoir eu l’impression de faire une bosse, c’est loin d’être une sortie « facile ».
Cette fois je monte mon VTT pour longer la même côte, mais en altitude, sur un chemin roulant et facile en balcon sur la plage de Carnota. Quelques rencontres avec des pétroglyphes celtes disséminés dans les forêts d’eucalyptus et une vue stupéfiante sur les sept kilomètres de cette baie en forme parfaite de coquille Saint-Jacques. Je termine par une petite boucle sur les sentiers du Monte Pindo, le mont sacré des Celtes. Superbe terrain de jeu avec ses rochers granitiques aux formes étranges et spectaculaires. Je rentre par un sentier côtier, pas très roulant, mais qui me permet d’observer les chalutiers qui pêchent le poulpe aux casiers. Ce seront mes derniers tours de roues sur le sol espagnol.